Née à Paris, Katia Bentz étudie tout d’abord le violon à l’âge de 6 ans et s'initie parallèlement à la danse et au théâtre. C'est au cours de ses études universitaires de linguistique, dont elle sort diplômée d'un Master, qu'elle tombe inconditionnellement sous le charme de l'opéra et débute son apprentissage lyrique au Conservatoire Gabriel Fauré de Paris en 2000 dans la classe de la soprano dramatique française Michèle Command, parfois secondée par Gabriel Bacquier, dont  la gouaille légendaire nourriront également considérablement son sens de l'expressivité théâtrale.

 

Premier Prix de Chant en 2003 au Conservatoire de L’Haÿ-les-Roses (piano Frédéric Rouillon), elle entre se perfectionner au CRR de Versailles avec Gaël de Kerret. Premier Prix à l’unanimité avec félicitations au concours supérieur Leopold Bellan à Paris en 2003, puis Prix d'Oratorio du 17ème Concours international de chant de Clermont-Ferrand, elle débute professionnellement dans la Brockes Passion de Haendel, sous la direction de Jean-Claude Malgoire (La Grande Ecurie et la Chambre du Roy) et se produit à la Chapelle Royale du Château de Versailles dans la Messe à grande symphonie de Lorenzitti.

 

Finaliste l'année suivante du Studio lyrique de l'Opéra de Paris ainsi que des Jeunes Voix du Rhin, puis admise à l'Opéra Studio de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth de Bruxelles par José Van Dam, c'est finalement à Zurich qu'elle poursuivra sa formation, sélectionnée pour rejoindre la troupe des jeunes talents de l'Opéra  de l'Internationales Opernstudio. Elle y fait ses débuts sur scène dans les rôles de Papagena puis Sandman (Hänsel und Gretel) et côtoie quotidiennement chefs et artistes lyriques invités (Marc Minkowski, Nello Santi, Cécilia Bartoli, Eva Mei, Jonas Kaufmann, Malin Hartelius, Leo Nucci, Rodney Gilfry, Danielle De Niese, ...), assistant presque quotidiennement  aux répétitions et représentations, affinant ainsi sa sensibilité scénique et musicale, et participant ensuite à de nombreuses masterclasses (Francisco Araiza, Claudia Eder, Carolin Masur, Carlos Chausson, Horst Günter, ...)

 

Elle remporte en 2005 le concours du Kammeroper Schloss Rheinsberg (D) pour incarner Gretel dans l'opéra Hänsel und Gretel d'Humperdinck, rôle qu'elle affectionne particulièrement. Le public berlinois et la critique allemande la saluent avec enthousiasme et la Fondation Doppelfeld (D) lui décerne un Prix d'interprétation.

 

Dès lors, elle se produit en Allemagne, en Suisse, en Italie, en France, en Autriche, en Tchéquie, où elle incarne entre autres Giulia (La Scala di Seta), la Première Dame (Die Zauberflöte), Despina (Cosi fan tutte), Serpetta (La Finta Giardiniera), Marie (Les Mousquetaires au couvent), des héroïnes de Cherubini, Traetta et Piccinni en costumes d’époque à l'Opéra de Chambre de Genève.  Soprano invitée de la troupe du Stadttheater de Biel-Solothurn (CH) de 2006 à 2008, elle interprète Eurydice (Orphée aux Enfers), Fiammetta (Boccaccio) et Lisa (La Sonnambula) avec plus de 80 représentations en tournée dans toute la Suisse.

 

Sa rencontre avec le Maestro Claudio Abbado la marque profondément et durablement, dans sa relation à l'orchestre et à la partition mozartienne. Elle reprend  le rôle de Papagena au théâtre de Modena avec le Mahler Chamber Orchestra, dans une mise en scène de Daniele Abbado, lors des répétitions scéniques de l’enregistrement discographique pour Deutsche Grammophon, rôle qu'elle incarnera de nouveau sous la direction musicale de Laurence Equilbey à l’Opéra d’Avignon en 2011, dans une mise en scène de Robert Fortune.

 

Très tôt attirée par la "musique ancienne", Katia Bentz a tissé un lien assidu avec le répertoire baroque. Elle s'est produite à l’Abbaye de Royaumont dans un programme de musique anglaise XVIIè et XVIIè, fruit d’une résidence avec Gérard Lesne et l'ensemble Il Seminario Musicale, Blandine Rannou, Bruno Cocset et Mike Fentross. Dans le cadre des Ateliers Baroques de Montfrin (F), elle travaille avec la soprano Rosa Dominguez et le chef Gabriel Garrido, avec qui elle collabore à plusieurs reprises par la suite (Alcina de F. Caccini, Leçons de Ténèbres de Couperin et Charpentier, "Monteverdi et Amours Baroques" au BFM de Genève). Son duo avec le claveciniste italien Riccardo Mascia, La Rencontre des Muses, explore plus avant l’interprétation si particulière du recitar cantando italien des XVIIè et XVIIIè dans un programme dédié à l'expression des affects avant la naissance de l'opéra.

 

Soprano invitée à plusieurs reprises du Festival Baroque de Valloire, avec un programme autour de Haendel sous la direction et l'accompagnement d'Ophélie Gaillard et l'ensemble Pulcinella, des airs et songs de Purcell et Dowland avec son propre ensemble Le Concert Amoureux, et en 2017 un récital avec piano, intégralement dédié aux femmes compositrices des 19è et 20è siècles.

 

Katia Bentz explore parallèlement différents répertoires et couleurs sonores, se nourrit de styles musicaux variés et réserve aujourd'hui une place aux projets artistiques transversaux et novateurs. Après avoir débuté comme chanteuse pop-rock dans les cafés concerts de la capitale avant de conquérir la scène opéra, elle s'est notamment initiée au chant grégorien et percussions digitales au Centre de Musique Médiévale de Paris ; en est né un programme de chants d’Hildegarde de Bingen arrangés pour voix, luth, vièle et percussions, donné à l'occasion d'une exposition inédite d'icônes originales, peintes par l'artiste contemporaine Marie-Eve Thomas, lors des célébrations de la Nativité 2012. Elle est la chanteuse du duo parisien guitare voix Exquis-Mots, un univers électro-pop sensuellement poétique, et plus récemment membre du quatuor vocal Satin Doll Sisters, dédié aux standards swing et jazz des années 30 à 60, harmonisés pour 4 voix de femmes. Elle est l'initiatrice d'un projet de compositions MAO qui explore le style épique (électro-classique) et collabore régulièrement sur invitation avec différents projets artistiques, choeurs et ensembles en France et à l'étranger. 

 

Elle travaille le répertoire bel cantiste italien et la mélodie française avec la soprano Inva Mula en masterclasses, avec le pianiste Genc Tukiçi au New Year Music Festival de Gstaad (Suisse) et avec la pianiste Kira Parfeevets à l'Académie internationale de musique française de Michel Plasson. Elle a récemment donné un récital de musique française intitulé "Parfum à la française" au Festival de Korça (Albanie) aux côtés de la pianiste Manjola Trebicka et de la violoncelliste Juliana Laska.

 

Très inspirée par le théâtre musical, elle pratique également la danse (claquettes, danses de salon, jazz, danse cabaret).

 

Chercheuse passionnée de voix, elle enseigne le chant de longue date et accompagne également aujourd'hui toutes les personnes désireuses de  découvrir, explorer et construire leur voix dans un objectif d'épanouissement individuel, personnel ou professionnel.

 

 

Sa discographie officielle compte une série de Madrigaux italiens de la Renaissance (SVO Art), née d'une collaboration des ensembles Les Cours Européennes et A Deux Violes égales (dirigé par Jonathan Dunford).

 

 

Télécharger
Article d'Emmanuelle Giuliani (La Croix)
à l'occasion du Festival Baroque de Valloire 2012
La-Croix-Avec-la-soprano-Katia-Bentz-le-
Document Adobe Acrobat 34.2 KB